PARCOURS

L’apprentissage est-il une réponse aux besoins de qualification des entreprises ?

Au printemps 2016, près de 13 600 apprentis ont achevé leur formation en Provence – Alpes – Côte d’Azur dans l’un des 237 sites de formation. 370 certifications différentes sont préparées en apprentissage, chacune d’entre elles mène, en théorie, à un ou plusieurs métiers, définis par l’organisme valideur de la certification. C’est ainsi que 72 métiers différents sur 87 peuvent être préparés en apprentissage (nomenclature des Familles professionnelles – FAP en 87 postes).

Parmi ces 72 métiers potentiellement visés par les apprentis, la moitié sont également des métiers identifiés en tension structurelle, soit la quasi-totalité de l’ensemble des métiers en tension structurelle.
Selon le niveau de formation, le nombre de métiers visés et la part de ceux en tension varient. Par exemple, les métiers potentiellement visés par les apprentis et en tension en région sont les Bouchers, charcutiers, boulangers (niveau V), les Techniciens et agents de maîtrise de la maintenance (niveau IV), les Employés de la comptabilité (niveau III) et les Maîtrise des magasins et intermédiaires du commerce (niveau II).

81 % des formations mises en œuvre en apprentissage font partie des formations éligibles au CPF (liste CPF au 26 octobre 2015), soit près de 300 formations sur les 370 accessibles par cette voie d’accès à la qualification en 2015.

Mais comme tous les formés, les apprentis n’exercent pas toujours le métier pour lequel ils ont été préparés. Prenons par exemple le métier de Bouchers, charcutiers, boulangers cité plus haut, qui se caractérise par un lien fort entre la formation suivie et le métier exercé au final. Il fait partie de ceux qui mobilisent le plus l’apprentissage. On peut donc penser que les apprentis le préparant vont être nombreux à l’exercer. Or au niveau national, parmi les apprentis sortis en 2010 d’une formation visant le métier de Bouchers, charcutiers, boulangers, ils ne sont que 51 % à l’exercer au cours des trois premières années de vie active. Ce taux atteint 58 % pour les apprentis ayant obtenu leur diplôme. Développer l’apprentissage pour répondre aux besoins des entreprises doit tenir compte de ce phénomène de dispersion.

De même, la question du développement de l’apprentissage doit être également posée en prenant en compte la complémentarité entre les dispositifs de formation.
Ainsi plus 1 600 personnes ont suivi l’une des certifications visant le métier Bouchers, charcutiers, boulangers en région en 2013. 71 % d’entre elles étaient des apprentis, 15 % des scolaires, 9 % des stagiaires de la formation continue des demandeurs d’emploi ou encore 5 % des signataires d’un contrat de professionnalisation.

Aussi, traduire directement un nombre de postes nécessaires aux entreprises sur tel ou tel métier en nombre de places d’apprentissage ne peut être qu’une partie de la réponse à apporter aux besoins de qualification des entreprises, lorsque la réponse à ces besoins passe par de la formation.

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