Quels leviers et quels freins au recrutement des apprentis de l’animation et du sport en PACA ?

L’apprentissage est une voie récente de formation dans les métiers de l’animation et du sport (1990) et la seule possible pour ces métiers en formation initiale. Son développement a donc été important ces dernières années, avec des effectifs en constante évolution en France, passant de 2 340 apprentis en 2007 à 3 360 apprentis en 2013. Si ces flux concernent moins de 1 % de l’ensemble des apprentis tous métiers confondus, ils représentent tout de même 5 % des formés en animation et sport. À ce jour, les métiers du sport et de l’animation ne semblent pas touchés par la réduction du nombre d’apprentis.

En PACA, les formations habilitées par la DRJSCS sont accessibles par la voie de l’apprentissage depuis 2000, date de création du CFA Futurosud qui accueille aujourd’hui 93 % des apprentis se formant aux métiers de l’animation et du sport dans la région. Le CFA agricole Louis Giraud, qui dispense des formations équestres, complète ces effectifs. En 2014, 273 jeunes sont en apprentissage pour se former dans les métiers de l’animation et du sport, soit un peu plus de 11 % des personnes présentes dans les formations animation et sport. Ceux-ci ont en moyenne 21 ans, ce qui est beaucoup plus jeune que pour la formation continue, et près de la moitié d’entre eux sortent directement du système scolaire. Plus de six sur dix possèdent déjà un diplôme de niveau IV ou plus avant leur entrée en formation, principalement en BPJEPS.

Les principales raisons qui ont motivé les employeurs à accueillir un apprenti sont :

  • l’amélioration globale de gestion de ressources humaines interne ;
  • le maintien de la culture et des valeurs de l’entreprise ;
  • des raisons financières ;
  • une meilleure correspondance des contenus de la formation aux besoins de l’entreprise ;
  • le développement de son réseau.

Néanmoins, l’embauche d’un apprenti n’est pas une démarche anodine car, outre la recherche financière pour assurer cette nouvelle embauche, il y a un engagement humain à apporter qui n’est pas chose aisée dans une petite structure.

Les freins avancés par les employeurs sont ainsi généralement liés à :

  • un encadrement humain difficile à assumer par manque de personnel ou de temps ;
  • un encadrement difficile à assumer face à un public de plus en plus jeune ;
  • un engagement financier parfois trop lourd pour de toutes petites structures ;
  • une absence de formation continue sur leur territoire ;
  • un manque d’information sur cette voie d’accès aux formations animation et sport.

Deux documents, élaborés à l’échelle nationale, font des préconisations d’actions pour le développement de l’apprentissage dans ce champ. Une étude réalisée par l’ORM met l’accent sur certaines d’entre elles particulièrement pertinentes pour la région PACA, mais propose aussi des pistes d’action complémentaires, répondant plus spécifiquement au territoire régional.

  • Améliorer la communication sur les diplômes animation et sport auprès de la population et préciser qu’ils sont accessibles par voie d’apprentissage.
  • Faciliter l’accès aux diplômes animation et sport aux sortants du système scolaire par la mise en place de préformation (le « préapprentissage »).
  • Institutionnaliser le statut de maître d’apprentissage aux bénévoles du secteur associatif.
  • Valoriser le rôle de l’inspecteur de l’Apprentissage dans les DRJSCS.
  • Au même titre que l’aide CNDS accordée aux associations sportives, apporter une aide financière aux associations du secteur de l’animation à faible potentiel économique.
  • Donner la possibilité à l’apprenti d’avoir plusieurs employeurs.
  • Impliquer davantage les maîtres d’apprentissage dans la mise en place de l’alternance.
  • Renforcer l’accompagnement des maîtres d’apprentissage tout au long de la durée du contrat d’apprentissage.
  • Inscrire la mobilisation dans la durée.

Voir aussi sur ce thème

 

octobre 2015

Autres études