Les industries agroalimentaires en PACA : quels constats pour l’avenir ?

Les industries agroalimentaires (IAA), 2nd excédent commercial de France, se concentrent en région PACA autour de deux bassins principaux : Marseille et Avignon. La région PACA est compétitive : 4e rang national en termes d’emploi concernant l’activité des fruits et légumes et 5e rang national pour l’industrie des boissons. Malgré sa capacité de résistance à la crise économique l’effectif du secteur est en baisse depuis 2010.
Le tissu économique des industries agroalimentaires se compose de TPE-PME, 83 % des établissements comptent en effet moins de 10 salariés.
Les actifs présents dans ce secteur sont pour 22 % des ouvriers non qualifiés (les ouvriers, techniciens et agents de maitrise représentent ensemble 38 % de la masse salariale). La proportion des non-diplômés s’élève à 25 %, ce taux est supérieur à celui des autres secteurs. Les femmes représentent 40 % de l’effectif (contre 29 % dans l’industrie) et occupent des postes aux qualifications plus élevées. La part d’actifs travaillant à temps complet est de 91 % contre 82 % dans l’ensemble des secteurs.

Les atouts des industries agroalimentaires

  • 2e secteur industriel employeur en PACA, peu sensible à la conjoncture économique. Existence d’une diversité importante de sous-secteurs des IAA.
  • Tissu d’entreprises varié : TPE, PME, grands groupes avec une diversité des activités de production et des activités de « niche » et haut de gamme. Il existe une forte collaboration des organismes professionnels auprès des entreprises et des pouvoirs publics.
  • Image positive de la Provence et de ses produits. Le « régime méditerranéen » est classé au patrimoine mondial par l’Unesco).
  • Accessibilité forte : infrastructures de transport nombreuses et efficientes (autoroutes, aéroports, infrastructures portuaires).

Les points de vigilance des industries agroalimentaires

  • Faiblesse des stratégies de lutte contre la concurrence, manque de structuration de certaines filières. La faible présence d’entreprises de taille intermédiaire entraine un déficit des investissements matériels de modernisation et immatériels (R&D, marketing).
  • Concurrence de la grande distribution qui tire les prix vers le bas.
  • Implantation et extension des établissements freinées par le coût et la rareté du foncier et des logements, la zone rurale défavorise le recrutement.

Les facteurs d’évolution du secteur agroalimentaire
L’environnement des IAA n’est pas caractérisé par des bouleversements de grande ampleur. Il s’agit de tendances structurelles en termes économiques, politiques, réglementaires, démographiques, socioculturels…

  • Concurrence augmentée par un processus de mondialisation croissant et une atomicité du marché régional.
  • Attentes du consommateur conditionnant le secteur. Par exemple, le « bio » occupe 13 % de la surface utilisée en PACA (moyenne nationale 4 %).
  • Mesures législatives contraignantes : normes françaises et européennes (qualités nutritionnelles, pollution, traçabilité).

Plusieurs scénarios sont envisageables pour le futur des IAA en région PACA

  • Un scénario centré sur une propension territoriale : ancrage territorial fort qui s’appuie sur de nouvelles attentes sociétales, une évolution du circuit de vente et la dimension de développement durable.
  • Un scénario faisant l’hypothèse d’une proactivité sectorielle : réorganisation, restructuration, mutation technologique et/ou commerciale.
  • Un scénario imaginant une révolution technologique : hypothétique révolution industrielle (biotechnologies, mutualisation des ressources humaines et matérielles).

Selon les hypothèses retenues, les conséquences sur l’activité des entreprises varient

  • Propension territoriale : recherches de nouveaux ingrédients, recettes, techniques de conservations… Développement de produits bio et/ou naturels, mais en lien avec l’image de la région pour répondre à une demande des locaux et des touristes.
  • Proactivité sectorielle : circuits courts privilégiés et adaptation de la logistique ainsi que des types de conditionnements.
  • Révolution technologique : développement de nouveaux marchés en développant l’agriculture biologique, la réduction du gaspillage alimentaire et la pratique du don alimentaire.

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