De quels diagnostics la GPEC territoriale a-t-elle besoin ?

Mémo n° 53 - 4 pages

octobre 2011, par Olivier Liaroutzos (Anact)

La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), dont il était question dès la fin des années soixante-dix, s’est traduite dans les entreprises par des succès inégaux mais l’hypothèse de départ a résisté à l’épreuve du temps. Plutôt que d’attendre les restructurations pour se préoccuper du sort des salariés subitement privés d’emploi, il est possible d’organiser le travail et de valoriser les compétences afin que chacun soit doté d’un bagage l’aidant à envisager l’avenir avec un peu plus d’assurance.
L’impact de la mondialisation et des mutations peut amener à considérer cette hypothèse avec circonspection mais on la retrouve aujourd’hui dans le principe, très consensuel, de « sécurisation des parcours professionnels ». Parmi les enseignements à tirer de la GPEC, il ressort que la dimension territoriale originelle – puisque cette notion s’est élaborée dans les bassins sidérurgiques de l’est du pays – est vite passée à l’arrière-plan. Bon an mal an, la GPEC s’est élaborée dans l’enceinte de l’entreprise, plutôt de grande taille.
Les logiques de développement économique local et les conditions d’évolution de carrière des salariés, qui comptent des ruptures brutales, des séquences longues ou fréquentes de chômage et des déclassements, conduisent aujourd’hui à élargir l’espace de mobilisation de la GPEC. Ainsi, les acteurs régionaux contribuant à l’organisation des politiques de l’emploi et de la formation sont amenés à promouvoir la GPEC dite territoriale. Cette intention pose la question de l’usage d’outils, au premier rang desquels le diagnostic territorial.
L’ORM propose ici de renouveler cet outil en suivant deux pistes complémentaires. L’une vise à maintenir la production systématique de repères puisés dans la statistique publique sur un quadrillage territorial couvrant tout l’espace régional et national, qui permet de comparer les territoires entre eux. L’autre participe de dynamiques partenariales locales dans lesquelles le diagnostic, qui peut être qualifié de participatif, devient un objet singulier évoluant au gré de la volonté d’agir ensemble des acteurs.